Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Colombo contre le président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa, accusé d’être responsable d’une crise économique sans précédent, même le patronat exprimant désormais son profond mécontentement. Répondant à des appels sur les réseaux sociaux, les protestataires ont parcouru la promenade du front de mer du quartier de Galle Face, dans le centre de Colombo, en brandissant des drapeaux sri-lankais et des pancartes réclamant le départ du chef de l’Etat. Il s’agissait de la manifestation de loin la plus massive à avoir lieu depuis le début du mouvement de protestation, selon des journalistes de l’AFP ayant couvert l’ensemble du mouvement de contestation. Le défilé s’est déroulé pacifiquement, mais les forces anti-émeutes, équipées de canons à eau et de gaz lacrymogènes, ont pris position devant le siège de la présidence, située sur le parcours de la manifestation. « Nous avons tous des difficultés pour vivre. Le gouvernement doit partir et laisser une personne capable diriger le pays », a lancé un vieil homme dans la foule. Les Eglises anglicane et catholique du Sri Lanka avaient elles aussi appelé à manifester. Le cardinal Malcolm Ranjith, le chef des catholiques du pays, a lui-même pris la tête d’un cortège à Negombo, dans la banlieue nord de Colombo. « Tout le monde doit descende dans la rue jusqu’à ce que le gouvernement parte. Ces dirigeants doivent partir. Vous devez partir. Vous avez détruit ce pays! », a-t-il lancé. Le patronat, qui avait pourtant soutenu M. Rajapaksa lors de ses campagnes électorales, s’est joint au mécontentement général. Dans un communiqué conjoint, 23 fédérations industrielles, représentant une grande partie du secteur privé sri-lankais, ont appelé à un changement de gouvernement, estimant que des millions d’emplois étaient menacés par la crise.
